Édition 2023

©Armand Quetsch / CNA

Daniel Wagener avec l’exposition “opus incertum” aux Rencontres d’Arles

du 3 juillet au 24 septembre 2023

Lauréat du Luxembourg Photography Award 2023 : Daniel Wagener (né en 1988) et son exposition intitulée “opus incertum”, à la Chapelle de la Charité, dans le cadre des Rencontres d’Arles, avec le commissariat de Danielle Igniti.

Publication “opus incertum” réalisée sous la direction de Danielle Igniti, coéditée par Lët’z Arles et le Centre national de l’audiovisuel.

© Marion Dessard

L’exposition vue par la commissaire

opus incertum - terme emprunté à la maçonnerie romaine, qui consiste à construire des murs à partir de petits blocs, de carreaux cassés, de briques variées – l’artiste interroge la mémoire du temps et du lieu et les transformations sociales et fonctionnelles que la Chapelle de la Charité, l’édifice religieux et lieu de culte dans lequel il expose, a subies. Il cherche à dégager les strates qui se sont superposées et à reconnecter le lieu à la contemporanéité.

L’installation in-situ est un dispositif d’étagères préfabriquées, des racks industriels, traversant la nef principale de gauche à droite, remplies d’images de « chantiers » contemporains, de visions urbaines, de traces de bâti du passé et du présent. Cet entrepôt modulaire de stockage d’images obstrue la vue de l’autel et, en se substituant à l’objet du culte, devient l’interface plastique d’un nouveau culte de la consommation. L’artiste interroge la nature de l’icône dans notre société contemporaine et nous pousse à réfléchir sur la place du spirituel et son intersection avec le matériel. 

opus incertum raconte une nouvelle réalité, cherche à documenter les épisodes de construction urbaine, déniche ce que cache l’ostentatoire, révèle ce qui n’est plus aperçu. opus incertum est aussi un hommage au travail collectif et à l’engagement de ces acteurs qui font société pendant les processus de construction, qui assurent les transmissions de méthodes et de culture et qui pratiquent l’échange oral dans une solidarité exemplaire, tout en restant invisibles. L’installation photographique valorise l’esthétique fonctionnelle et pragmatique. Avec un trait d’humour indéniable, l’artiste propose au visiteur de déplacer les nouvelles icônes installées sur des chariots de manutention et à participer au chantier. Il réussit à créer une sublimation, une sublimation de l’utile.

— Danielle Igniti, commissaire de l’exposition

MERCI !

Lët’z Arles remercie chaleureusement tous ceux qui ont rendu possible l’édition 2023 aux Rencontres d’Arles :

l’exposition “opus incertum” de Daniel Wagener

sous le commissariat de Danielle Igniti

Retour en images sur l’exposition “opus incertum” de Daniel Wagener lors de la semaine d’ouverture des Rencontres d’Arles

© Mars Production

LE VERNISSAGE

Mercredi 5 juillet 2023

La semaine a été ponctuée de nombreuses rencontres, notamment lors du vernissage qui a rassemblé, le mercredi 5 juillet, plus de 400 personnes.

© Rosalie Parent

© Rosalie Parent

© Olivier Querette / ektadoc

PUBLICATION “opus incertum”

Première grande publication de l’artiste, l’ouvrage déploie de nombreuses photographies complémentaires à celles de l’accrochage ainsi qu’un ensemble de risographies, en écho aux pratiques de l’artiste qui est également imprimeur. Un texte bilingue de Danielle Igniti accompagne le corpus photographique.

Caractéristique de l’ouvrage “opus incertum” :

  • Photographies : Daniel Wagener

  • Conception et design graphique : Daniel Wagener / Axel Claes

  • Direction d’ouvrage : Danielle Igniti

  • ISBN : 978-2-9199528-3-0

  • Bilingue français et anglais

  • Co-édition Lët’z Arles et le Centre national de l’audiovisuel, 2023

  • Tirage : 600 exemplaires

  • Prix de vente : 35 €

© Armand Quetsch / CNA

Disponible dans les librairies et en ligne

L’exposition a été présentée au festival des Rencontres d’Arles

à la chapelle de la charité

du 3 juillet au 24 septembre 2023

Les Rencontres d’Arles, ce sont :

  • 19 500 visiteurs

  • 45 expositions

  • 100 artistes

  • 12 000 m² d’expositions

  • 3 mois de présentation en continu

Emma Sarpaniemi, “Autoportrait en Cindy”, 2022, série deux façons de transporter un chou-fleur, avec l’aimable autorisation de l’artiste, design abm Studio

Rozafa Elshan avec un programme de mentorat-résidence

du 23 janvier au 7 avril 2023


Lauréate de Luxembourg Photography Awardmentorship 2023 : Rozafa Elshan (née en 1994) bénéficie d’un mentorat – résidence de 3 mois en partenariat avec l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles (avec le soutien de Kultur | lx – Arts Council Luxembourg).

© Marion Dessard

Le programme de mentorat-résidence est soutenu par Kultur | lx.

Les mots de l’artiste à son retour d’Arles

/// DE (Rue van Schoor)

VERS (Rue de la Calade - Rue Camille Pelletan - Avenue Victor Hugo),

 

Une série de nouveaux espaces-temps s’est ouverte à travers le mouvement du déplacement, qui était nécessaire au moment de l’invitation de Lët’z Arles. Après un programme de master intensivement orienté vers la recherche et une production artistique engagée dans le quotidien bruxellois, la perspective de partir en résidence était un départ vers des nouveaux possibles. Le format imaginé par Lët’z Arles afin d’offrir à une génération, outre des possibilités d’exposition, un espace de réflexion, rejoignait étroitement mes besoins. Le noyau d’une production ne peut être conservé que dans la mesure où elle peut également accueillir un processus de réflexion.

 

CHERCHER - RECHERCHER se déroule comme souvent éprouvé dans un mouvement de va- et-vient, de flux et d’échos, qui ne peut déterminer la production de manière centrale que si elle va jusqu’aux ZONES MARGINALES des questions et des errements indéterminés. Le fait que Lët’z Arles ait repensé et intégré plus clairement cet espace de réflexion dans ses missions a été pour moi un élément important et décisif lors de notre collaboration. En tant qu’artiste, le séjour m’a surtout offert une base de confiance et de stabilité dans le but de prendre du recul par rapport à une production obsessionnelle et de réfléchir ultérieurement aux nombreux gestes et articulations issus d’un processus plastique.

 

C’est donc de ce point de vue que j’ai abordé le thème donné des ESPACES IMPRIMÉS de l’École nationale supérieure de la photographie.

 

Les aspects et les dimensions de l’impression déjà élaborés dans le cadre de ma recherche ont pu prendre une forme plus condensée grâce à ce contexte. J’avais dans mes bagages, comme il s’est avéré au cours du séjour, un BLOC DE PHOTOGRAPHIES* qui a servi de nouveau point de départ. Trois séquences prises au même moment :

 

1-    la DOCUMENTATION d’un déploiement horizontal issue d’une exposition collective juste avant mon départ

2-    le CHANTIER : des instants d’un quotidien chaotique et ordinaire

3-    la SALLE D’ATTENTE : une position à côté d’une pièce principale à vivre

 

Le matériel photographique a été utilisé comme fonds et base matériels, tant au niveau du contenu qu’au niveau plastique, afin de vérifier une POSITION au sein du DISPOSITIF. C’est comme si on se tenait à une nouvelle borne dans le déroulement d’une traversée et que je vérifiais mes POCHES à la FRONTIÈRE d’un point 0. En dehors des nombreux mouvements du processus proprement dit, les nouvelles circonstances de la résidence ont généré une densification importante de cet état. Grâce aux différentes opérations de dessin, de photocopie, de pliage, de dépliage, de rangement et de structuration, j’ai été en mesure de discerner l’importance de la LIMITE et du SEUIL d’un passage. À partir du point de départ du bloc photographique, de nouvelles variations ont été conçues, qui ont ensuite élargi d’autres concepts tels que la FUITE - la VÉRIFICATION - le SYMPTÔME - la MASSE - l’ANONYMAT - l’ENDURANCE - le DROIT D’EXISTER - la CRISE - l’OBSESSION - le COUP - le PLI - l’ARRÊT

- la CHUTE - la RÉSISTANCE- et les RESTES. L’accumulation des nombreux allers-retours documentés a été ensuite imprimée et montée sous un nouveau BLOC DE VÉRIFICATION*, conçu comme un livre d’artiste et une maquette. Il était important pour moi de ne pas seulement exercer les opérations pour finir à des nouvelles accumulations, mais aussi de les penser comme une GRAMMAIRE qui, idéalement, pourrait être communiquée dans une situation d’exposition. De ce désir est advenue une VERSION RÉDUITE DU BLOC*, proposant à l’AUTRE, en tant que spectateur, observateur et lecteur, un accès plus direct au dispositif. Elle fonctionne dans sa tentative comme un appel et une invitation pour tous ceux qui ont envie de se pencher bout par bout vers un déploiement agencé et en composite.

 

/// Tout cela en quelques secondes, dans l’instant présent, vérifier en pliant et repliant. Prise par un seul vertige. (SEKUNDENSTÜCKE, le titre des blocs)

Parallèlement à ce départ fructueux vers le sud et au travail autonome dans l’atelier, j’ai eu la possibilité de rencontrer dans le cadre du mentorat, une artiste, Stephanie STERN. Une sensibilité commune aux matières poreuses du quotidien ainsi que le fait de déposer, de composer et de photographier différents objets et assemblages, nous a conduites à un DIALOGUE dynamique et saisissant. Avec le CONTEXTE donné et le LANGUAGE acquis lors de l’échange, nous avons présenté une installation à la fin du mentorat. En plus des livres imprimés, nous avons été saisies par l’idée d’un banquet pour célébrer IN SITU la fin du séjour. Par le biais de ce lieu de rassemblement, nous voulions évoquer l’ordre, la communication, le rituel, les activités et les dépouillements autour d’une table. Le déroulement du banquet se négocie - chacun saisit, tient, appréhende divers détails. La prise de position au plus près de la planche horizontale incite au contact avec le concret. Chacun détermine de quel détail il a envie de dépendre et révèle par ce simple mouvement différentes conditions ainsi que, si souvent, des tentatives de fuite. Dans la collaboration ludique, de nombreuses opérations ont été mises en scène : PRESSER UNE GALETTE - EMBALLER UN ROULEAU DE PAPIER PHOTO DANS UN FILM ALIMENTAIRE - ÉTALER DES MIETTES - ENTASSER DES SERVIETTES - ISOLER DES GRIBOUILLAGES SUR LES COINS DE LA NAPPE. Il était important pour nous de rendre les gestes tangibles et de démontrer par-là, assises à table, la violence au sein d’une structure standardisée.

— Rozafa Elshan

Sekunden Stücke, Version réduite, Rozafa Elshan © Rozafa Elshan

Pour les projets 2023, le jury était composé de :

  • Quentin Bajac, Directeur du Jeu de Paume (France)

  • Marta Gili, Directrice de l’École nationale supérieure de la photographie (France)

  • Danielle Igniti, Vice-Présidente du MUDAM et de Lët’z Arles ; membre du conseil d’administration du FRAC Lorraine (Luxembourg et France)

  • Delphine Munro, Présidente du Casino Luxembourg - Forum d'Art Contemporain ; Head of Arts & Culture, EIB Art Institute ; Présidente de IACCCA (Luxembourg)

  • Bettina Steinbrügge, Directrice du MUDAM (Luxembourg)

  • Michèle Walerich, Responsable Département Photographie du Centre national de l’audiovisuel (CNA) (Luxembourg)

  • Christoph Wiesner, Directeur des Rencontres d’Arles (France)

  • Nadine Wietlisbach, Directrice du Fotomuseum Winterthur (Suisse)


    Sous la Présidence de Florence Reckinger-Taddeï sans droit de vote

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