édition 2022

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“ROMAIN URHAUSEN EN SON TEMPS”

Un pionnier de la photographie luxembourgeoise aux Rencontres d’Arles 2022

 

Jury international

Selon un format un peu différent des éditions passées et afin de donner ponctuellement la possibilité à un artiste déjà inscrit dans l’histoire de la photographie luxembourgeoise d’exposer à Arles, les nominateurs de Lët’z Arles ont soumis, à un jury international composé d’experts en photographie, des propositions de noms de photographes susceptibles d’être montrés lors de cette 5ème édition.

Le jury, réuni en avril 2020, était composé de :

  • Marguy Conzémius, alors commissaire d’exposition au Centre national de l’audiovisuel (CNA), Luxembourg

  • Paul di Felice, co-fondateur de Café-Crème et du Mois Européen de la Photographie (EMOP), commissaire d’exposition

  • Anne Lacoste, directrice, Institut pour la photographie, Lille

  • Thomas Seelig, responsable du département Photographie, Folkwang Museum, Essen

  • Sam Stourdzé, alors directeur des Rencontres d’Arles, aujourd’hui directeur de la Villa Médicis (Rome)

  • Michèle Walerich, responsable du département Photographie du Centre national l’audiovisuel (CNA), commissaire d’exposition

Sous la Présidence de Florence Reckinger-Taddeï, Présidente de Lët’z Arles, sans droit de vote.

Le jury a unanimement choisi le photographe Romain Urhausen pour incarner la présence luxembourgeoise lors de cette édition.

Comité artistique

L’exposition pour Arles présentant un contenu largement ouvert sur les scènes françaises et allemandes, un comité artistique composé d’experts de la photographie de ces pays a été constitué dès la fin de l’année 2020. Ce comité a permis, au fil des réunions, d’enrichir le propos de l’exposition et de l’ouvrage associé.

En sont membres :

  • Paul di Felice

  • Thomas Seelig

  • Michèle Walerich

  • Christoph Wiesner

L’artiste

Romain Urhausen, Sans titre, [Autoportrait assisté par sa fille Fabienne Urhausen], années 1970 © Succession de l’artiste

 
 

Né en 1930 à Rumelange, Luxembourg. Décédé en juillet 2021 à Luxembourg.

Entre 1950 et 1970, l’artiste polymorphe Romain Urhausen a été un des photographes les plus innovants au Luxembourg. Pionnier, passionné, facétieux et prolifique, il a embrassé des sujets très variés : la vie quotidienne, l’homme au travail, le paysage urbain, le nu, l’autoportrait… Sa curiosité l’a conduit à expérimenter sans cesse, tant dans les thèmes à photographier que par les techniques à privilégier. Depuis ses années de formation, qu’il a passées à la fois à Paris (à l’Ecole technique de photographie et de cinéma) et à Saarbrücken (à la Staatlichen Schule für Kunst und Handwerk), il n’a cessé d’être actif et créatif dans les trois pays (France, Luxembourg et Allemagne), ce qui a nourri son travail d’une manière singulière et inédite.

Influencé par les photographies humaniste française et subjective allemande, il a participé à l’exposition d’Edward Steichen Postwar European Photography au MoMA en 1953. Ses photographies ont également été présentées dans d’autres expositions importantes des années 1950 : comme Subjektive fotografie 1 et 2, sous le commissariat d’Otto Steinert (dont il a été l’élève) à Saarbrücken, au Grand Palais à Paris ainsi qu’au Musée Folkwang d’Essen. Ses œuvres ont été montrées lors de la Weltausstellung der Photographie – Was ist der Mensch ? qui a eu lieu au Museum of Fine Arts de Boston en 1964 (sous le commissariat Karl H. Pawek) avant de poursuivre leur itinérance en Europe. En 2006, ses photographies sont sélectionnées aux côtés de celles d’autres artistes dans l’exposition Paris – Bilder einer Stadt au Saarland Museum à Saarbrücken.

Romain Urhausen a photographié divers lieux et thèmes au Luxembourg : les villes de Luxembourg et d’Esch-surAlzette (où son atelier était installé au début des années 1950), la Moselle, le bassin sidérurgique du Sud... En 1965, il a répondu à une commande de l’ARBED pour illustrer par une centaine de photographies leur rapport d’activité. Il a également exposé à plusieurs reprises au Grand-Duché, dans le cadre d’expositions individuelles, notamment à Esch-sur-Alzette en 1956 (pour le 50e anniversaire de la ville) ou en 2003.

C’est la grande exposition monographique que le Centre national de l’audiovisuel lui a consacrée en 2016, et son ouvrage de référence associé, qui ont révélé au grand public une part importante de son travail et de ses archives.

Ses photographies font aujourd’hui partie des collections de diverses institutions publiques au Luxembourg (CNA) et en Allemagne : au Folkwang Museum à Essen, au Saarland Museum à Saarbrücken ou encore au Museum für Kunst und Kulturgeschichte de Dortmund, entre autres.

La palette de ses talents s’est étendue largement au-delà de la photographie qu’il a par ailleurs enseignée. Scénographe de certaines de ses expositions, il a aussi été graphiste de certains de ses ouvrages. Il s’est formé et a créé dans des domaines aussi variés que l’architecture et le design d’intérieur, la réalisation de films, la sculpture et le design de bijoux. Une de ses créations de design, un fauteuil à bascule datant du début des années 1970, a d’ailleurs fait l’objet d’une acquisition récente par le Musée National d’Histoire et d’Art (MNHA) de Luxembourg.

« Le plus important dans la photographie subjective était d’apprendre à regarder et ensuite de confronter les sujets à un débat créatif. »

— Romain Urhausen

MERCI !

L'équipe de Lët'z Arles remercie chaleureusement
tous ceux qui ont rendu possible l'édition 2022 :
l'exposition “Romain Urhausen en son temps” sous le commissariat
de Paul di Felice assisté de Krystyna Dul.

L'exposition “Romain Urhausen en son temps” a refermé ses portes le dimanche 25 septembre et a accueilli 87 000 visiteurs.

Mille mercis !

Les retours critiques et publics ont unanimement salué la qualité de la première grande rétrospective de ce pionnier de la photographie luxembourgeoise

vUes de l’exposition romain urhausen en son temps

Toutes les photos © Romain Girtgen / CNA

Découvrez l’édition 2022 en vidéo

Présentez votre marque

« Romain Urhausen en son temps » racontée par Tilly Urhausen, Paul di Felice, curateur de l’exposition, Florence Reckinger Taddeï, présidente de Lët’z Arles et Cécilia Zunt-Radot, coordinatrice du projet.

Un grand merci à Laurence Hartmann et ses équipes pour ce film réalisé par Mars Production.

© Mars Production

L’EXPOSITION

Toujours à la recherche du sens et de la forme, le photographe a d’abord exploré les registres de la photographie humaniste en portant son regard poétique sur la vie de tous les jours, en flânant dans la ville, à la recherche d’un détail qui interpelle, de personnages particuliers et de lieux contrastés. Puis, peu à peu, tout en déclinant les thèmes « humanistes » et en focalisant sur le paysage urbain, il s’est intéressé au potentiel créatif de la photographie qui s’est dégagé progressivement au sein de la photographie subjective.

— Paul di Felice, commissaire de l’exposition

Une des propositions historiques fortes du parcours officiel des Rencontres

Une des premières expositions d’envergure en France sur Romain Urhausen

13 artistes français et allemands présentés aux côtés de Romain Urhausen dont Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau, Roger Catherineau, Lucien Clergue mais aussi Monika von Boch ou encore Otto Steinert

145 photographies exposées, dont 100 de Romain Urhausen, principalement des années 1950 à 1970

Une trentaine de documents d’archives en vitrine

6 chapitres thématiques :

  • La vie quotidienne

  • Les Halles

  • L’homme au travail & le paysage industriel

  • La photographie expérimentale

  • Les figures féminines et les nus

  • L’autoportrait

L’exposition vue par le commissaire…

Pionnier au Luxembourg dans les années 1950 et 1960, Romain Urhausen (1930-2021) a su s’imposer très vite sur la scène photographique internationale grâce à son style singulier ainsi que son approche expérimentale. Le sous-titre de l’exposition renvoie à cette complicité qu’il a eue avec ses pairs français de la photographie humaniste et allemands de la photographie subjective.

Toujours à la recherche du sens et de la forme, le photographe a d’abord exploré les registres de la photographie humaniste en portant son regard poétique sur la vie de tous les jours, en flânant dans la ville, à la recherche d’un détail qui interpelle, de personnages particuliers et de lieux contrastés. Puis, peu à peu, tout en déclinant les thèmes « humanistes » et en focalisant sur le paysage urbain, il s’est intéressé au potentiel créatif de la photographie qui s’est dégagé progressivement au sein de la photographie subjective.

Après ses études à l’Ecole technique de photographie et de cinéma à Paris (de 1950 à 1951), il rejoint en 1951 la classe d’Otto Steinert à Saarbrücken. C’est là que Romain Urhausen a reçu l’enseignement de la démarche subjective qu’il explique ainsi : « La chose la plus importante de cette photographie, c’est d’apprendre à regarder et à entamer une réflexion créative sur les thèmes abordés 1 ». La photographie subjective selon Otto Steinert était une nouvelle esthétique photographique, une attitude anticonformiste de regarder le monde, un langage marqué par le noir et blanc, des tirages très contrastés, des cadrages radicaux et parfois des situations surréalistes. Invité par Edward Steichen à participer à l’exposition Postwar European Photography au MoMA (1953), Romain Urhausen a aussi été présent dans les expositions Subjektive fotografie à Saarbrücken, puis à Paris… et dans Otto Steinert und Schüler : gestalterische Fotografie au Folkwang Museum à Essen (1959). De nombreuses expositions, à partir de 1953, l’année où il retourne au Luxembourg, témoignent de son parcours photographique qui se caractérise par une sorte de fusion entre la géométrie objective de l’instant décisif d’Henri Cartier-Bresson et de la composition structurelle et subjective d’Otto Steinert.

Romain Urhausen ne choisit pas entre les deux styles, mais s’en inspire constamment et simultanément, en passant de l’un à l’autre, sans limite. Ses publications comme Visions d’une ville (livre du Cinquantenaire de la ville d’Esch sur Alzette, Raymond Mehlen, 1956), Notre Ville, avec des textes de Nic Weber, 1961 et Les Halles avec Jacques Prévert, 1963 (sorti en Allemagne et en France, Heinz Moos Verlag Munich et Edition des deux Mondes) montrent comment ses photographies racontent, sans voyeurisme et avec un sens aigü de la composition, le rapport de l’humain à son environnement, mais aussi comment son regard singulier contribue à repenser les représentations.

Six thèmes rythment l’exposition de façon fluide et sans contraintes chronologiques. En présentant l’œuvre de Romain Urhausen, l’exposition montre comment sa photographie témoigne de son temps et contribue à réunir les sensibilités objectives et subjectives de l’époque

— Paul di Felice, commissaire de l’exposition

La vie quotidienne

Romain Urhausen, Sans Titre, Esch/Alzette, années 1950-1960 © Romain Urhausen / AUTAAH, Collection du Centre national de l’audiovisuel (CNA)


Sur le modèle de “The Family of Man” évoquant les cycles de la vie (la jeunesse, les fêtes, le travail…), ses photographies à Esch-sur-Alzette, ville marquée par l’omniprésence de la sidérurgie avec ses paysages industriels, ses haut-fourneaux et ses cheminées, s’inscrivent naturellement dans une thématique humaniste. La sidérurgie a fait partie de la vie de générations entières de Luxembourgeois, d’ouvriers et d’ingénieurs immigrés et du développement économique du pays. Le mouvement dans l’image, la quête du détail insolite et le contraste dominant le conduisent vers une exploration formelle qui dépasse souvent le sujet proprement dit. Le vivant et le bâti sont en dialogue et témoignent d’une réalité en mutation.

Romain Urhausen trouve aussi toute son inspiration dans la réalité qu’il capte entre géométrie trouvée et situation singulière. Cet héritage d’Henri Cartier-Bresson, il sait le décliner et se l’approprier à travers son inspiration spécifique du lieu entre intuition et composition, entre cognition et émotion, sans oublier son humour omniprésent. L’actualité telle quelle, ne l’intéresse pas, les lieux et les situations évoluent dans une espèce d’intemporalité qui est soulignée par l’absence systématique des légendes qu’il préfère remplacer par des poèmes ou petites phrases d’écrivains, comme il l’a fait principalement dans ses publications. Le texte en rapport avec l’image a toujours été important pour lui, non pas comme information ou communication, mais comme élément complémentaire à l’image. C’est la raison pour laquelle les photographies publiées dans ses livres sont toujours accompagnées de notes d’écrivains ou de poètes.

 
 

Romain Urhausen, Sans titre, Luxembourg, années 1950-1960 © Romain Urhausen / Succession de l’artiste


Romain Urhausen, Sans titre, Luxembourg, années 1960 © Romain Urhausen / AUTAAH, Collection du Centre national de l’audiovisuel (CNA)

Les Halles

Romain Urhausen, Sans titre, Les Halles, Paris, années 1950-1960 © Romain Urhausen / Succession de l’artiste

 

Soucieux de conserver la mémoire des Halles à Paris, Romain Urhausen avait décidé, à l’annonce en 1960 du futur transfert du marché à Rungis, de faire un livre de photographies et de textes, en collaboration avec Jacques Prévert. L’album fait revivre visuellement cette atmosphère de marché : ses personnages, ses marchandises, ses bruits et ses odeurs. Les hommes et les femmes qui s’affairent, qui courent ou qui font une pause, mais aussi l’étal du boucher et ses têtes de cochon ou de veau contribuant à créer une riche trame narrative à travers un langage visuel contrasté. Avec la complicité poétique de Jacques Prévert, les photographies de Romain Urhausen racontent de façon expressive et tranchante la vie au quotidien de ces marchands, vendeurs, bouchers…, tous ces personnages liés à cette atmosphère particulière des Halles. Les images sont très contrastées, le noir domine et donne aux vues diurnes et nocturnes beaucoup d’expressivité.

Pour Romain Urhausen, comme il le répétait souvent lors de nos rencontres, la photographie n’est jamais lisse. Il aimait les rides, le rictus d’un visage, l’expressivité plutôt que l’harmonie de la beauté pure. Sa photographie savait aussi capter le vivant, le fluide et le mouvement. Entre photographies d’accumulation et détail qui interpelle, il a créé un rythme visuel très fort que l’on retrouve aussi dans ses publications. Le clair et l’obscur, l’ombre et la lumière, la vie et la mort sont omniprésents dans ses photographies parfaitement contrastées.

L’homme au travail & le paysage industriel

Romain Urhausen, Sans titre, années 1950-1960 © Romain Urhausen / Succession de l’artiste


 
 

Romain Urhausen, Sans titre, ARBED, années 1960 © Romain Urhausen / AUTAAH, Collection du Centre national de l’audiovisuel (CNA)


Après ses études en Allemagne, au début des années 1950, où il avait déjà commencé à travailler sur l’homme dans le contexte de l’industrie sidérurgique, il s’installe à Esch-sur-Alzette, capitale du bassin minier du Luxembourg, pour y ouvrir son studio photo. C’est là que Romain Urhausen poursuit son travail photographique sur des thèmes autour de l’homme et de la sidérurgie. Plusieurs publications comme Vision d’une ville (1956), Notre Ville (1961 en collaboration avec l’écrivain Nic Weber), ARBED-Acier (1965 avec des photographies de R. Urhausen, M. Schroeder et R. Blancqueart) montrent comment Romain Urhausen s’impose avec son style personnel, parfois hétéroclite.

Héritier d’une tradition humaniste, mais profondément influencé par l’approche subjective, il réalisa des photographies en noir et blanc où l’homme semble englouti par des structures. Inspiré par ces lieux de travail insolites de la sidérurgie, qu’il côtoyait au quotidien, il photographiait l’acier, le feu et l’interaction de l’ouvrier. Son intérêt pour la construction et la composition, mais aussi sa connaissance des mouvements d’avant-garde comme le Bauhaus ou la Nouvelle vision contribuent à développer sa verve expérimentale qui le mènera d’une approche constructiviste à une démarche presque abstraite.

La photographie expérimentale

Romain Urhausen, Sans titre, années 1950 © Romain Urhausen / AUTAAH, Collection du Centre national de l’audiovisuel (CNA)

 

Romain Urhausen, Sans titre (détail), La Moselle, années 1960 © Romain Urhausen / AUTAAH, Collection du Centre national de l’audiovisuel (CNA)

Si ses photographies de paysages naturels et urbains semblent presque abstraites, c’est qu’il a su extraire « photo-graphiquement » ces parties du réel par un cadrage particulier et une lumière spécifique. Dès ces premières expériences, lors de ses études chez Otto Steinert, entre 1951 et 1953, Romain Urhausen a développé l’expérimentation du médium en jouant sur de nouvelles utilisations du papier photosensible et de procédés photographiques comme la superposition, la solarisation et des méthodes qui s’apparentent à de la peinture gestuelle et à des pratiques informelles. C’est dans les années 50 et 60 qu’il expérimente l’écriture avec la lumière, qu’il explore selon les genres (paysages, nus…), tout en sublimant son sujet à travers son approche expérimentale de la photographie.

Dans l’exposition, nous retrouvons ce répertoire très riche chez d’autres photographes appartenant à ce mouvement de la photographie subjective, héritier du Bauhaus et certainement précurseur de la photographie plasticienne, comme les allemands Heinz Hajek-Halke (1898-1983), Siegfried Lauterwasser (1913-2000), Monika von Boch (1915-1993) et le français Roger Catherineau (1925- 1962)

Les figures feminines

Romain Urhausen, Sans titre [Nu], années 1950 © Romain Urhausen / Succession de l’artiste

 
 

Le nu a été un genre majeur des beaux-arts jusqu’à la fin du XIXe siècle ; quand la photographie s’en est emparée pour lui donner de nouvelles représentations, elle s’est confrontée aux avant-gardes du XXe siècle et à leur esthétique de la fragmentation, de l’abstraction et de la déconstruction, ce qui a radicalement changé la perception du corps nu. L’école subjective a revisité ces expériences « déconstructivistes » par rapport au « nu idéalisé », comme le montrent les exemples d’Otto Steinert et de son élève Joachim Lischke qui accompagnent les photographies de Romain Urhausen dans l’exposition.

En tant qu’élève d’Otto Steinert à Saarbrücken, Romain Urhausen aborde aussi le nu avec tout l’arsenal du langage subjectif : solarisation, négatif, luminogramme… La figure féminine devient alors le prétexte d’une exploration photographique expérimentale, où le modèle rencontre la gestualité de l’artiste et le corps se fond dans la matérialité de la photographie en occultant la représentation. Le corpus des photographies de nus étant très riche chez Romain Urhausen (même au-delà des années 1960), les influences de photographes comme Lucien Clergue ne manquent pas dans son répertoire.

L’autoportrait

 
 
 

Comme pour les genres précédents, l’autoportrait selon Romain Urhausen ne sert pas de miroir, mais plutôt d’interface créative, où la présentation décalée et la distanciation recherchée par des éléments dérangeants et insolites, renforcent paradoxalement la présence du créateur dans la fabrication de l’image. Il n’a pas peur de traiter l’autoportrait avec la même fantaisie que les autres sujets, quitte à apparaître dans des situations parfois étranges. De même, sans craindre l’autodérision, il met en scène, manipule et cadre ses autoportraits de façon inhabituelle, avec le même filtre de l’approche subjective. L’autoportrait à la connotation surréaliste où on le voit assis sur une chaise entre les rails en train de déguster un œuf à la coque, ou d’autres plus fragmentés où son visage apparaît déformé à travers un jeu d’écran ou de miroir, ne sont que quelques exemples.

Son regard sur le monde et sur les autres, il l’a porté à travers l’image de lui-même, celle du photographe en continuel processus créatif, à la recherche non pas d’une réalité extérieure, mais d’une certaine vérité intérieure.

Romain Urhausen, Sans titre [Autoportrait] © Romain Urhausen / AUTAAH, Collection du Centre national de l’audiovisuel (CNA)

Le vernissage

© Olivier Quérette / Ektadoc

Paul di Felice, Commissaire de l’exposition “Romain Urhausen en son temps”, © @marianobocanegra


Tilly Urhausen, © @marianobocanegra


La semaine a été ponctuée de nombreuses rencontres, notamment lors du vernissage qui a rassemblé, le mercredi 6 juillet, plus de 350 personnes.

Florence Reckinger-Taddeï, Présidente de Lët’z Arles, © Romain Girtgen / CNA


L’ouvrage

Une collaboration exceptionnelle avec Delpire&co


Caractéristiques de l’ouvrage de delpire & co :

  • Photographies : Romain Urhausen

  • Édition : delpire & co, avec la collaboration du Centre national de l’audiovisuel et de Lët’z Arles

  • Textes : Paul di Felice, Carolin Förster

  • Français / Anglais

  • ISBN : 979-10-95821-49-6

  • 120 pages, 21x27,5cm

  • Parution : juin 2022

  • Tirages : 2 000 exemplaires

  • Prix : 42€


 

Fruit d’une collaboration exceptionnelle avec Lët’z Arles et le CNA, un ouvrage consacré à Romain Urhausen sera édité par la maison d’édition française spécialisée en photographie, delpire & co. Cette dernière a été fondée en 1953 et dirigée par Robert Delpire pendant plus de soixante ans. Connu pour son œil, il a eu un apport considérable dans l’histoire de la photographie et a contribué à la reconnaissance d’artistes devenus incontournables tels que Robert Frank, William Klein, Henri Cartier-Bresson, Josef Koudelka ou Sarah Moon. Au fil des années, de nombreuses collections voient le jour – d’abord NEUF, puis L’Encyclopédie Universelle, Maestro, Photo Poche et Des Images et des Mots – éclectiques mais avec toujours la même ambition : « étonner l’œil », dans une véritable « exploration amoureuse » de la photographie.

Situé dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris, à la fois maison d’édition, librairie, galerie, lieu de vie et de rencontres, delpire & co souhaite œuvrer à la naissance de projets photographiques exigeants, d’écritures photographiques singulières, de rencontres entre le texte et l’image, de recherches curatoriales, de découverte de nouveaux talents comme de travaux oubliés, de points de vues politiques et d’expressions sensibles, sous la direction éclairée de Julien Frydman.

L’ouvrage bilingue (français/anglais) présente une sélection de 48 photographies de Romain Urhausen, accompagnée d’un texte de Paul di Felice et d’une contribution de Carolin Förster, critique et auteure, sur la Subjektive Fotografie. On y découvre entre autres des œuvres graphiques, souvent capturées à l’aide de techniques expérimentales, ainsi que ses célèbres clichés des Halles, réalisés avant la destruction du Pavillon Baltard en 1971.

La publication est consultation dans l’espace d’exposition à Arles et est largement distribuée dans toute l’Europe.

L’exposition a été présentée au festival des rencontres d’arles 2022

à l’espace Van Gogh

du 4 juillet au 25 septembre 2022.


Les Rencontres d’Arles 2022, ce sont…

40 expositions

160 artistes

près de 25 lieux

6 thèmes : Performer - Expérimenter - Emerger - Explorer & Témoigner - Revisiter

3 mois de présentation en continu du 4 juillet jusqu’au 25 septembre 2022


Pour en savoir plus…

 

Mitch Epstein. Ahmedabad, Gujarat, Inde, 1981.
Avec l'aimable autorisation de Black River Productions, Ltd., Galerie Thomas Zander et l'artiste.
Design : ABM Studio.

 
 

Espace Van Gogh, Place Félix Rey, 13200 Arles

PARTENAIRES

Exposition réalisée par Lët'z Arles, en collaboration avec le Centre national de l'audiovisuel (CNA), Luxembourg et avec les prêts généreux de : Agence Gamma Rapho pour l'Atelier Robert Doisneau - Centre national de l’audiovisuel (CNA) - Folkwang Museum, Fondation Henri-Cartier Bresson - Fonds photographique Bouqueret-Rémy - Galerie Les Douches - Musée Réattu - Saarland Museum et Succession de l'artiste.


Partenaires Institutionnels

Avec le soutien spécial de

Grands Mécènes

Mécènes

Avec la complicité de

 

Nous remercions également la formidable équipe des Rencontres d’Arles et tous les amis Lët’z Arles au Luxembourg et à Arles qui rendent chaque année ce projet enthousiasmant possible

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